David Mellul, Directeur Général de Varenne Capital, nous expose sa vision des marchés pour 2021 et revient sur la construction des belles performances des fonds de la société l’an passé.
Profession CGP : Quel bilan tirez-vous de l’année passée ?
David Mellul : Elle s’est conclue sur un triptyque positif : 1/ une gestion performante ; 2/ des encours en hausse et une collecte positive ; 3/ des avancées au niveau de notre structure.
Un mot sur la construction de vos belles performances en 2020 ?
D. M. : Malgré l’année difficile, nos performances ont été au rendez-vous. Nous avons amorti le stress de marché grâce notamment à nos stratégies de short et de couvertures macroéconomiques. Le risque pour nous aurait été de rater le rebond ; notre process a, une nouvelle fois, prouvé sa robustesse en préservant le patrimoine de nos clients dans la baisse, tout en captant le rebond de marché.
Fin mars nous avons cristallisé nos gains sur nos instruments de couvertures et avons repositionné nos portefeuilles sur des valeurs pouvant tirer leur épingle du jeu dans ce nouvel environnement, tout en prenant des options d’achat sur des titres ou secteurs pour lesquels la reprise pourrait prendre plus de temps. Parallèlement, le poids de nos couvertures a été réduit.
Nos performances ont été en ligne avec notre discours. Tous nos fonds ont donc enregistré des performances à deux chiffres sur l’année 2020 : +10,55 % pour Varenne Valeur, +10,96 % pour Varenne Global et + 22,72 % pour Varenne Sélection.
Qu’en est-il de votre collecte ?
D. M. : Elle a été positive chaque mois de l’année, même en mars ! Elle a atteint 270 millions d’euros nets. Ajoutée à nos performances, cela porte nos encours à 2,2 milliards d’euros (1,6 milliard d’euros en début d’année 2020).
L’intérêt des investisseurs quels qu’ils soient est croissant, sur tous les produits de la gamme et sur tous les pays.
Quelles ont été les avancées pour votre structure ?
D. M. : Quatre personnes ont rejoint Varenne l’an passé, ce qui porte notre effectif à 32 personnes. Nous ne cessons d’investir dans les talents puisque d’autres arrivées sont programmées cette année, notamment pour muscler notre système d’information totalement développé en interne et notre gestion.
Notre développement à l’international se poursuit. Après l’Asie, le Royaume Uni et la Belgique en 2019, nous avons signé en 2020 un partenariat pour nous développer aux Etats Unis. La clientèle étrangère joue désormais pour 40 % de nos encours et constitue notre principal relais de croissance.
2020 a également été l’occasion de mettre en place notre politique ESG.
Quelles sont vos perspectives sur les marchés pour 2021 ?
D. M. : La fin d’année dernière a offert un beau rebond pour les marchés actions, soutenus par les politiques monétaires et budgétaires, les taux bas et l’arrivée des vaccins. Mais il subsiste beaucoup d’interrogations sur les vaccins, les niveaux de valorisation de certains titres ou encore la gestion du mur de dettes qui s’est élevé devant nous. Nous ne nous attendons pas à une reprise franche et massive à court terme.
Le marché devrait évoluer soit dans un tunnel flat jusqu’à la reprise, soit connaître un dégonflement progressif des valorisations avant une reprise basée sur les fondamentaux des valeurs.
Dans ce contexte, où la nervosité pourrait gagner les investisseurs, la sélection de valeurs et la nécessité d’avoir des convictions sont primordiales. Nous avons aussi augmenté notre niveau d’options à l’achat et ne sommes pas hostile à augmenter nos positions short selon les opportunités de marché. En effet, le marché pourrait sanctionner des entreprises plus qu’avant.
Nous augmentons aussi nos positions d’arbitrage de fusions-acquisitions avec le retour desopérations dans ce domaine. Enfin, notre couverture macro reste importante. Ce parachute de marché est essentiel dans un contexte incertain et alors que la thèse d’un monde post Covid a été très rapidement achetée.