Nous pensons que les investisseurs ont un rôle à jouer dans la promotion des droits de l'homme dans les chaînes d'approvisionnement. Chez Candriam, nous sommes convaincus du fait que les entreprises qui saisissent les opportunités et les défis liés au développement durable concomitamment avec les opportunités et les défis financiers sont les plus susceptibles de générer de la valeur pour les actionnaires.
L'effritement, voire l'effondrement, des chaînes d'approvisionnement lors de la pandémie de Covid-19 a mis en lumière certaines réalités brutales quant à la nécessité de mieux appréhender les risques liés aux droits de l'homme tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Elle a également souligné l'importance du "S" dans ESG (analyse des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance) et l'analyse des questions sociales et des droits de l'homme s'est approfondie dans de nombreux secteurs de la communauté financière.
Nous pensons que l'intérêt des investisseurs pour les risques liés aux droits de l'homme va s'intensifier, non seulement au niveau des entreprises, mais sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Pour évaluer les risques liés aux droits de l'homme dans le cadre de nos analyses économiques et financières, les investisseurs doivent exiger de plus en plus d'informations et de transparence sur les politiques et les résultats en matière de droits de l'homme, non seulement au niveau des entreprises dans lesquelles nous investissons, mais aussi sur l'ensemble de leurs chaînes d'approvisionnement.
Une compréhension insuffisante de l'exposition d'une entreprise et de ses risques en matière de droits de l'homme peut conduire cette entreprise à subir des infractions légales ou des amendes, et des atteintes à sa réputation, en plus des coûts financiers. La réputation du gestionnaire d'actifs peut également être mise à mal. Actuellement, l'analyse de l'empreinte des risques liés aux droits de l'homme dans les chaînes d'approvisionnement peut s'avérer un exercice difficile. Historiquement, il y a eu un manque de transparence, de données et de compréhension des problèmes. Ce dont nous disposons, c'est d'un cadre : les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme de 2011 (UNGP BHR). En outre, ce cadre est solidement aligné avec la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises (EU CSRD) qui entrera en vigueur en 2023.
Des notations ESG et d'autres solutions externes ou achetées sont désormais disponibles pour les investisseurs. Bien qu'utiles comme points de référence, nous montrerons qu'elles offrent des suggestions plutôt génériques et globales. L'utilisation d'analyses de l'actualité et des controverses pour identifier les risques liés aux droits de l'homme fournit des informations rétrospectives, plutôt que prospectives, pour l'investissement.
Sur la base des cadres déjà disponibles, nous proposons des études de cas et des exemples spécifiques afin d'aider les investisseurs à définir leurs propres méthodes d'analyse des risques liés aux droits de l'homme. Bien que la disponibilité et la qualité des données restent un problème, nous avons choisi l'industrie alimentaire pour présenter une méthode d'évaluation, car les chaînes d'approvisionnement alimentaire sont parmi les plus médiatisées.1 Cela permet d'évaluer des exemples de bonnes pratiques et d'identifier les cas où même les meilleures pratiques actuelles peuvent s'avérer d'un niveau insuffisant.
Nous répondons à ces questions :
• Quels sont les progrès réalisés en matière de droits de l'homme dans les chaînes d'approvisionnement alimentaire ?
• Où trouver des informations sur les éléments constitutifs de la due diligence d'une entreprise en matière de droits de l'homme, pour elle-même et pour ses fournisseurs ?
• À quoi pourrait ressembler un cadre d'analyse de due diligence pour l'analyse des investissements ?
Nous pensons que nos réponses démontrent le rôle que les investisseurs peuvent jouer dans la gestion des risques liés aux droits de l'homme dans les chaînes d'approvisionnement.
Par Sairindri Christisabrina, ESG Analyst – Social Investments and Research et Vincent Compiègne, Deputy Global Head of ESG Investments and Research.
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