Bien que la décision de la BCE de laisser les taux inchangés (pleinement attendue par les économistes et les investisseurs) et la déclaration de politique générale (globalement inchangé) aient suscité peu d'intérêt, le ton de la conférence de presse était quelque peu ‘dovish’. En particulier, bien qu'elle ait déclaré que la discussion sur les réductions de taux était prématurée, Mme Lagarde a confirmé ses propos sur une probable réduction des taux au cours de l'été, et n'a pas formellement nier la possibilité que cette réduction n’intervienne avant. Elle n'a pas non plus mentionné le fait que les anticipations de baisse avaient entraîné un assouplissement excessif des conditions financières.
Sebastian Vismara, économiste chez BNY Mellon IM
Les risques qui pèsent sur la croissance se sont estompés, il a été dit que le resserrement des conditions financières s’était transmis rapidement à l'économie réelle, et que toutes les données sur l'inflation sous-jacente avaient montré des signes de diminution depuis la dernière réunion de la BCE. Bien que l'inflation intérieure soit toujours jugée élevée, Mme Lagarde a souligné que les entreprises absorbaient les salaires élevés en réduisant leurs marges, une évolution positive qui réduirait les pressions inflationnistes résultant des tensions sur le marché du travail.
À l'avenir, que devrait faire la BCE ? Nous prévoyons une demande plus faible que celle prévue par la banque centrale à fin 2023 (malgré des signes indiquant que la croissance a atteint un plancher) et une baisse plus rapide de l'inflation. La variation annualisée sur trois mois de l'inflation sous-jacente est tombée à seulement 1 %, ce qui indique une faiblesse de la dynamique inflationniste. Dans les biens de consommation, celle-ci est proche de zéro, et celle des services d'environ 2 %. L'évolution de l'inflation sous-jacente, et en particulier les données relatives à la croissance des salaires et des coûts unitaires de main-d'œuvre, seront déterminantes pour le calendrier et le rythme des réductions de taux en 2024. Les données relatives aux accords salariaux s'accumuleront au premier trimestre 2024. Nous pensons que la BCE commencera probablement à réduire ses taux au deuxième trimestre 2024 (avril ou juin) après un nouvel abaissement des perspectives de croissance et d'inflation lors de la réunion de mars (lorsque les prochaines prévisions seront publiées), et qu'elle réduira rapidement ses taux au cours du reste de l'année.
Commentaire de Sebastian Vismara, économiste chez BNY Mellon Investment Management
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