Notre positionnement sur le secteur des bancaires
Nous étions fortement surpondérés sur les banques au début de l'année avec des positions sur HSBC, UniCredit, Lloyds et BNP. Après une très bonne performance au cours des deux premiers mois, nous avons heureusement fermé ces positions (mi-février) en raison des risques grandissant liés à l'invasion de l'Ukraine.
Guerre en Ukraine : quelles conséquences ?
Les implications de la guerre en Ukraine ont été bien pires que ce que nous avions prévu car cette crise a alimenté la hausse des prix de l'énergie et des matières premières, et donc des prévisions d'inflation en forte hausse. Par exemple, les estimations de l'inflation au T4 2022 dans la zone euro sont passées de 2 % en janvier à 8-9 % actuellement. Cela a, bien sûr, amené à un changement de politique spectaculaire et sans précédent de la part de la FED et de la BCE.
Hausse des taux : un environnement favorable pour les bancaires ?
En théorie, des taux plus élevés profitent aux marges nettes des banques (+1% sur les taux directeurs = +20 % de bénéfice par action du secteur bancaire).
Cependant, la vitesse et le volume des hausses de taux sont tellement spectaculaires et potentiellement déstabilisantes que le marché craint que les banques centrales n'entraînent les États-Unis et l'Europe dans une profonde récession dont la durée est inconnue, en freinant la demande pour faire baisser l'inflation.
Cela entraînerait des répercussions telles qu’une hausse du chômage et un impact sur le marché immobilier. En effet, chaque tranche supplémentaire de 0,2% de perte sur le volume les crédits attribués élimine tous les avantages d'une hausse de taux de 1%. Le coût du risque de crédit peut monter en flèche, passant d'un niveau normal de 0,3%-0,4% à 1,5%-2% en période de récession. La récession moyenne fait ainsi disparaître près de 50 % du bénéfice par action des banques, ce qui annule tout avantage lié aux hausses de taux.
Enfin, nous avons très tôt souligné que les bêtas des dépôts bancaires (le montant que les banques répercutent sur les épargnants lorsque les taux augmentent) étaient susceptibles de décevoir en raison de la pression politique et réglementaire. De plus, une grande partie des gains liés aux taux peuvent être récupérés par le biais de taxes sur les bénéfices exceptionnels des banques (République tchèque, Espagne, etc.) ou de modifications apportées par la banque centrale à la rémunération des réserves.
Investissons-nous sur le secteur sur les fonds BDL Rempart et sur BDL Convictions ?
Selon nous, les banques sont très bon marché (PE à 6x les bénéfices 2023), mais attention au coût du risque prévisionnel. Il faudra être attentifs sur les résultats du T3 et du T4.
Dans le même temps, nous pensons que les compagnies d'assurance sont également très bon marché et ne présentent pas autant de risque, ont des bilans très solides et ne sont pas sous le feu des projecteurs politiques comme les banques.
L’équipe de BDL Capital Management
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