Depuis janvier, Julie Compagnon a succédé à Vincent Couroyer à la tête du groupe Magnacarta qu’elle a intégré en 2007 et dont elle était, jusqu’ici, directrice générale depuis 2019. L’occasion de faire le point sur le développement de la structure, dont April possède 90 % du capital depuis l’été dernier.
Investissement Conseils : Vous venez de prendre la présidence de Magnacarta. Quels sont vos objectifs ? Julie Compagnon : Durant l’année 2022, nos efforts se sont concentrés sur notre changement d’actionnaire. Après avoir été accompagnés par le groupe Burrus qui nous a permis de développer les offres Mérimée Gestion Privée et 1215, April a pris une participation de 90 % au sein du groupe, le solde restant dans les mains du groupe Oddo, un actionnaire historique. Les quelques CGP actionnaires regroupés au sein de FIP We Can ont également cédé leur participation. Notre actionnariat est donc aujourd’hui devenu très lisible pour tous. Cette année, l’objectif sera de poursuivre le développement de nos trois activités en continuant à toujours mieux servir nos adhérents, ce qui est notre seul et unique métier. Pour 1215, nous allons continuer à inciter de nouveaux talents à nous rejoindre, tout en développant de nouveaux services, à l’image de notre outil d’aide à l’allocation d’actifs lancé récemment. Chez Magnacarta, nous comptons maintenir notre niveau d’accompagnement haut de gamme et 100 % personnalisable. Et enfin, nous comptons ouvrir de nouveaux pôles régionaux pour Mérimée Gestion Privée et renforcer ceux en place.
Comment le groupe April va-t-il vous soutenir dans votre développement ?April, qui nourrit de grandes ambitions sur le marché de la gestion de patrimoine, va nous apporter des moyens supplémentaires pour accélérer notre croissance. Nous garderons notre ADN, à savoir nous associer avec des CGP qui ont la même vision que nous du métier, notre objectif n’étant pas de placer des points sur la carte, mais bien de partager un projet commun avec des nouveaux associés. April vient également de changer d’actionnaire : CVC laissera très prochainement la main à KKR, fonds d’investissement américain qui souhaite s’inscrire dans le temps. Par ailleurs, April va nous permettre de prendre le virage de la digitalisation. Si nous n’avons pas pris de retard dans ce domaine, nous nous devons de proposer des services nouveaux à nos adhérents, qui facilitent leur activité, tout en trouvant le juste équilibre avec la relation humaine que nous entretenons au quotidien avec eux. De nombreux recrutements vont intervenir dans les mois à venir pour offrir toujours plus de soutien à nos adhérents (au poste de l’ingénierie patrimoniale, de la sélection de produits, de la communication/marketing, de la comptabilité, etc.), mais aussi pour les animer de façon plus régulière au poste de développement.
Un mot sur les chiffres du groupe à fin 2022 ?Au 31 décembre dernier, le groupe Magnacarta comptait plus de 3 Md€ d’encours sous gestion et nous avons réalisé une collecte record de 420 M€, contre 350 M€ pour l’année 2021. Celle-ci est principalement réalisée via l’assurance-vie. Même si nous notons une belle croissance de la pierre-papier, une belle progression du capital-investissement et un retour important de nos adhérents sur les produits structurés permettent à nouveau de garantir le capital. Magnacarta compte aujourd’hui soixante-dix adhérents. 1215 dénombre trente-cinq partenaires, soit dix de plus qu’il y a un an, et nous comptons en recruter entre dix et quinze cette année. Enfin, trois cabinets ont rejoint le projet Mérimée Gestion Privée. Il s’agit de l’Est (Metz), Rhône-Alpes (Grenoble) et Sud (Marseille).
Pourriez-vous nous rappeler les principales différences entre ces trois offres ?Avec Magnacarta, nos adhérents accèdent à l’ensemble des services de façon personnalisée : accompagnement réglementaire, intermédiation des commissions, ingénierie patrimoniale et sociale, marketing, sélection produits, aide au développement, entre autres. Les cabinets qui nous rejoignent – à compter de 40 M€ d’encours – cherchent à donner un nouveau souffle à leur croissance.1215 permet d’accéder à ces services à la carte, selon leurs besoins. Cette plate-forme s’adresse à des structures unipersonnelles ou des nouveaux entrants dans la profession. Mérimée Gestion Privée a pour vocation à renforcer les liens entre le groupe et le cabinet, notamment sur le plan capitalistique. Pour le cabinet, de belle taille (plus de 150 M€ sous gestion), le groupe internalise l’ensemble des tâches chronophages du CGP (juridiques, ressources humaines, comptabilité, etc.), ce qui lui permet de se concentrer encore davantage sur le développement de son activité et le conseil qu’il délivre à ses clients.