Mois après mois la résilience de la croissance économique mondiale se confirme alors que le mouvement de désinflation semble sujet à différentes interrogations qui pourraient remettre en question le chemin vers les 2% que projettent les Banques Centrales. Cet environnement ne plaide pas pour des baisses de taux immédiates, confirmant notre pronostic. Le cycle de desserrement monétaire ne devrait débuter au mieux que dans la seconde partie de l’année et sur un rythme modéré.
Emmanuel Auboyneau, Gérant associé
Les hausses de taux passées ne semblent pas avoir d’effet sur la croissance américaine. Le PIB affiche des niveaux qui surprennent même les optimistes. La confiance des acteurs économiques ne faiblit pas et le marché de l’emploi affiche une solidité remarquable. Les dernières statistiques ont été perturbées par des aléas météorologiques majeurs mais la tendance reste claire à ce jour. Toutefois, on constate un tassement récent de la consommation des ménages. C’est un point à surveiller car on sait que la consommation est le fer de lance de l’activité américaine depuis des années. L’épargne post covid a été en grande partie dépensée même si c’est compensé par la hausse du patrimoine des ménages liée à la remontée des actifs financiers.
Par ailleurs, l’activité industrielle reste morose ce qui fait figure d’incohérence dans le tableau global de l’économie américaine. Les derniers chiffres américains d’inflation étaient encourageants. Pour autant, le niveau de 2% à atteindre est compliqué et incertain. Outre une remontée possible des matières premières dopées par la croissance économique, ce sont surtout les salaires qui sont la variable clé. Après une accalmie de plusieurs mois, ceux-ci ont récemment repris le chemin de la hausse, ce qui est cohérent avec la force du marché de l’emploi. Par ailleurs, les loyers qui constituent 30% de l’indice des prix se sont stabilisés mais restent sujets au manque structurel de logements aux Etats-Unis. Tout ceci nous conforte dans notre vision nuancée sur les taux américains. Nous restons convaincus que 2024 sera l’année du début de la baisse des taux, mais d’une façon modérée et à partir seulement du deuxième semestre. Le consensus de marché est entrain d’évoluer vers cette vision.
La croissance européenne continue de patiner, sans pour autant basculer vers la récession. L’industrie est toujours en contraction, ce qui affecte particulièrement l’Allemagne, mais la consommation est résiliente et le marché de l’emploi dans les différents pays de la zone, très solide. Nous anticipons une remontée lente et progressive de l’économie européenne d’ici à la fin de l’année. Les risques demeurent, notamment géopolitiques, mais le scénario central est plutôt favorable. L’Europe voit également sa balance commerciale s’améliorer notablement. C’est surtout lié aux moindres importations énergétiques, particulièrement du gaz. A la sortie de l’hiver c’est un élément positif pour notre continent. La politique monétaire de la Banque Centrale Européenne devrait peu ou prou se calquer sur celle de sa consoeur américaine.
La Chine poursuit sa politique de relance face à une économie qui montre toujours des signes de faiblesse. L’objectif affiché des autorités budgétaires et monétaires est de stabiliser la croissance puis de la relancer d’ici à la fin de l’année. L’activité industrielle semble repartir et nous pensons que l’économie chinoise a atteint un plancher et reprendra une trajectoire plus favorable dans les prochains mois. L’environnement économique mondial est plutôt encourageant en dépit des risques toujours existants et d’un timing incertain de baisse de l’inflation. Ajoutons à cela une campagne de publication de résultats des entreprises globalement positive, surtout aux Etats-Unis, et nous avons un terreau favorable pour les marchés financiers, particulièrement les actions.
Nous profitons de ce contexte porteur dans nos différents mandats. Ce bon début d’année nous incite toutefois à réduire à la marge l’exposition actions dans nos mandats prudents et équilibrés. Nous diminuons légèrement le bêta dans nos mandats dynamiques, en prenant des bénéfices partiels sur des valeurs volatiles au profit de titres plus défensifs. Sur la partie obligataire, les rendements ont récemment baissé à la suite du récent rallye. Nous sommes aujourd’hui plus prudents et sélectifs sur cette classe d’actifs et attendons de meilleurs points d’entrée pour renforcer.
Par Emmanuel Auboyneau, Gérant associé
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