L’évolution récente à la baisse des taux d’intérêt longs dans les grands pays industrialisés pourrait laisser penser que les craintes inflationnistes sont en recul. Mais certains sous-jacents d’une inflation plus forte sont toujours là : matières premières en hausse, immobilier résidentiel tendu (aux Etats-Unis), marché du travail avec des goulots d’étranglement dans certains secteurs. La consommation de pétrole, par exemple, est toujours aussi forte, alors que l’offre souffre de la situation iranienne et de l’absence d’investissement récent aux Etats-Unis dans le pétrole de schiste.
Cette détente sur les taux est davantage due au discours à la fois rassurant et ferme de la Reserve Fédérale aux Etats-Unis. Rassurant sur le côté provisoire de cette poussée inflationniste en l’absence de surchauffe et ferme sur sa volonté de lutter, le cas échéant, contre une hausse plus durable.
Il y a moins de débat aujourd’hui sur la croissance économique, en rebond partout avec dans un premier temps le moteur de l’industrie et de la consommation de biens puis, progressivement, le relais des services. L’investissement des entreprises est également en progression générale. Toutefois, cette trajectoire repose sur une absence de reprise de la pandémie dans les prochains mois. Le variant Delta et la réticence d’une partie des populations à se faire vacciner sont des éléments susceptibles d’entraîner une résurgence de la crise sanitaire.
Dès lors, deux scénarios sont possibles : 1.Pas de quatrième vague, ou tout au plus des vaguelettes qui ne nous empêchent pas de vivre… Dans cette hypothèse la croissance restera solide, tous secteurs confondus et les politiques monétaires finiront progressivement par évoluer avec dans un premier temps la diminution des achats d’actifs (« tapering »). Une fois que la reprise technique post coronavirus sera terminée l’économie restera robuste, mais reviendra sur une tendance plus normale.2.Une quatrième vague due à ce variant Delta ou un autre, entraînant des reconfinements plus ou moins importants. La croissance sera affectée, des secteurs tout juste convalescents étant heurtés (tourisme, loisirs, …). Les politiques monétaires et budgétaires resteront plus que jamais en soutien.
Nous pensons que le scénario 1 a plus de chance de l’emporter en raison d’une certaine immunité collective mais nous devons garder à l’esprit les risques du deuxième scénario, notamment dans nos choix sectoriels.
Nous entrons ces jours-ci dans la période de publication des résultats trimestriels des entreprises. Ils devraient être globalement très positifs. Les discours des managements devraient également être encourageants même s’ils devraient toujours mentionner l’incertitude sanitaire. Tous ces éléments sont généralement favorables pour les marchés actions. Mais la valorisation de la plupart de ces sociétés ne doit pas souffrir de mauvaises nouvelles, même relatives. De même, la sensibilité aux taux d’intérêt reste vive comme on l’a vu récemment. Rien à ce stade qui puisse nous inciter à faire de grands mouvements dans notre politique de gestion. Nous restons investis en actions en privilégiant les belles valeurs de croissance. Nous pensons que les petites et moyennes valeurs pourraient profiter de ces publications pour rattraper une partie de leur retard. Nous avons toutefois, par prudence, augmenté légèrement les liquidités dans nos portefeuilles modérés.
Par Emmanuel Auboyneau, Gérant Associé.
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