Sextant Bond Picking vient de célébrer ses cinq ans d’existence. L’occasion pour Amiral Gestion de revenir sur l’historique de la stratégie et le positionnement du fonds.
L’objectif poursuivi lors du lancement du fonds Sextant Bond Picking, en mars 2017, était de proposer aux investisseurs un accès à la gestion obligataire d’Amiral Gestion déjà développée dans son fonds diversifié Sextant Grand Large ou dans le cadre de sa gestion privée. A l’époque, le marché n’était pourtant pas favorable, avec des marges de crédit comprimées et des taux sans risque négatifs. « L’idée, précise un responsable de la société de gestion, était d’offrir une stratégie bénéficiant d’une grande souplesse, aussi bien dans l’horizon d’investissement qu’au niveau de l’allocation sur l’ensemble des segments obligataires à travers le monde. Cette amplitude de mouvement dans la gestion permet ainsi de sélectionner les profils porteurs de valeur. Dans cette logique, le potentiel du portefeuille doit s’exprimer tout en apportant une protection aux investisseurs. »
C’est dans cette optique qu’Amiral Gestion a eu recours à une sélection de titres fondamentale « discriminante », avec un risque de taux maîtrisé et une flexibilité de l’allocation. Grâce à un portefeuille « plus court » et moins investi en 2018, Sextant Bond Picking a enregistré une performance « légèrement positive » quand les marchés de crédit à haut rendement étaient « nettement négatifs ». Lors de l’emballement des valorisations sur les marchés de crédit l’année suivante, le fonds a aussi réduit ses investissements et maintenu une sélection « rigoureuse » de crédits « plus courts » que la moyenne des indices. Certes, en 2019, la performance du fonds a été en retard par rapport à celles des indices, mais cela lui a donné les moyens de redéployer ses disponibilités dans la crise de liquidité de 2020 et d’afficher une performance correcte.
« Il est apparu, ajoute le professionnel, que le contrôle du risque a été plus efficacement réalisé par la sélection et le positionnement du portefeuille que par une approche principalement guidée par les notations de crédit. »
Chaque année dans le vert
Aujourd’hui, le contexte n’est pas meilleur qu’il y a cinq ans. Les niveaux d’inflation se sont aggravés, « pérennisés par la situation internationale », notamment au travers des cours des matières premières. La remontée des taux d’intérêt et la diminution du bilan des banques centrales présentent désormais le risque d’obérer la croissance économique. Les valeurs des actifs financiers sont « affectées » par ces évolutions, comme le sont les conditions de financement des entreprises, fondement même du marché de crédit. « Les obligations à haut rendement retrouvent des niveaux de rémunération plus proches des moyennes historiques, fait observer le porte-parole. La poche de trésorerie du fonds ainsi que les maturités échues sont réemployées dans des conditions plus attractives. »
Une poche en obligations indexées à l’inflation a également été constituée, alors les obligations convertibles en portefeuille, elles, permettent de participer au dynamisme des marchés actions avec une composante obligataire « défensive ». Sextant Bond Picking, dont l’actif se monte actuellement à 240 M€, a dû notamment faire face aux remous provoqués par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine en 2018, la crise sanitaire en 2020 et la guerre en Ukraine en 2022.
Avec son approche « réactive et opportuniste » mise en œuvre sous l’autorité de Jacques Sudre, il est parvenu à extérioriser une performance de + 14,4 % sur cinq ans, soit une performance annualisée de + 2,7 % dans la période, avec des performances positives chaque année calendaire. Créée en 2003, Amiral Gestion est une société indépendante détenue par ses dirigeants et ses salariés. Afin de délivrer des performances de qualité à long terme, elle s’appuie sur une philosophie de gestion active et de conviction. Ses clients sont des investisseurs institutionnels, des investisseurs professionnels (CGP, family offices, banquiers privés) et des particuliers. La société est présente en Espagne et a ouvert un bureau à Singapour. Elle emploie 52 collaborateurs et gère 4 Md€ d’encours (au 31 décembre 2021).
ML